Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/464

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quand, autrefois, l’illustre fils de Zeus ravagea la ville d’Ilios, que tu revins en Europa, jouissant d’une gloire égale.




LA NOURRICE.

Ô très chères femmes, comme le malheur succède au malheur en ce jour ! En effet, dans ces demeures, ma maîtresse Hermionè, abandonnée par son père, et, à la fois, ayant conscience de la mauvaise action qu’elle a médité de commettre, quand elle a voulu tuer Andromakhè et son fils, veut mourir, craignant son mari, et qu’elle soit chassée ignominieusement de ces demeures à cause de cela, ou qu’elle soit mise à mort pour avoir voulu tuer ceux qu’elle ne devait point tuer. À peine les serviteurs qui la gardent peuvent-ils l’empêcher de se suspendre par le cou et lui enlever l’épée de la main, tant elle gémit et reconnaît qu’elle a voulu commettre des actions mauvaises. Et moi, je m’efforce d’éloigner ma maîtresse du lacet fatal, ô amies ! Mais vous, entrez dans ces demeures, sauvez-la de la mort ; car des amis nouveaux qui surviennent persuadent plus aisément que ceux à qui on est habitué.

LE CHŒUR.

Voici que, dans les demeures, nous entendons la clameur des serviteurs à cause de ce que tu nous annonces. La malheureuse semble vouloir montrer combien elle déplore les crimes qu’elle a médités. Elle s’échappe des demeures, fuyant, dans son désir de mourir, les mains de ses serviteurs.