Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/533

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viens ; accourant de mes demeures, furieuse, désirant le même bûcher et le même sépulcre, afin de finir dans le Hadès une vie amère et mes douleurs. Car la mort est douce quand on la partage avec les mourants qu’on aima, si un Dieu nous l’accorde.

LE CHŒUR.

Tu vois, auprès du lieu où tu es, ce bûcher, trésor de Zeus, où est déposé ton mari dompté par le feu de la foudre.

ÉUADNÈ.
Antistrophe.

Je vois déjà la fin, là où je suis maintenant. La destinée a mené mes pas. Afin d’acquérir un nom glorieux, je vais me jeter du haut de ce rocher, sautant dans le feu, et mêler dans la flamme ardente mon cher corps à celui de mon mari ; et, posant mes membres à côté des siens, descendre dans les demeures de Perséphonéia ! Salut, noces et lumière ! Plaise aux Dieux que mes enfants fassent de justes alliances dans Argos, et qu’un digne mari s’unisse avec un cœur sincère à ma fille bien née !

LE CHŒUR.

Mais voici ton père lui-même, le vieillard Iphis, qui vient pour entendre des nouvelles qu’il ignorait encore et qu’il gémira d’apprendre.




IPHIS.

Ô malheureuse ! Et moi, malheureux vieillard, qui ren-