tôt le culte négligé des Dieux renverse toute la vie, tantôt les opinions changeantes des hommes la tourmentent.
Je ne loue point ceci dans un homme illustre. Ô Agamemnôn ! Atreus ne t’a pas engendré pour que tu jouisses de tous les biens. Il faut que tu sois heureux et malheureux, car tu es mortel. Mais, à la lueur d’une lampe, tu as écrit cette lettre que tu portes à la main, et tu l’as effacée l’ayant écrite, et tu as posé, puis rompu le cachet, et tu as jeté tes tablettes à terre en versant des larmes, et tu as subi toutes les agitations, comme si tu étais en démence. Pourquoi, pourquoi es-tu troublé ? Que t’arrive-t-il de nouveau, ô Roi ? Allons ! confie-moi ta pensée. Tu parleras à un homme bon et fidèle, car Tyndaréôs m’a donné en présent dotal à ta femme comme un sûr compagnon.
Lèda Thestiade eut trois filles, Phoibè, Klytaimnestra, ma femme, et Hélénè. Les plus riches jeunes hommes de la Hellas furent les prétendants de celle-ci. D’affreuses menaces de meurtre s’élevèrent entre ceux qui n’obtiendraient pas la vierge. Ceci troubla son père Tyndaréôs, ne sachant à qui la donner ou la refuser, et quel était le meilleur choix. Et il lui vint dans l’esprit de contraindre tous les prétendants à se lier par un serment en se donnant la main, et brûlant des victimes et versant des libations, à s’obliger par des imprécations à venir en aide à celui qui épouserait la jeune Tyndaris, si quelqu’un enlevait celle-ci de sa demeure et violait son lit nuptial, et à lui faire la guerre, et à renverser par les armes sa Ville,