Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/558

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MÉNÉLAOS.

En attendant ta fille, si elle doit venir d’Argos dans l’armée.

AGAMEMNÔN.

Et de quel droit scrutes-ta mes pensées ? Ceci n’est-il pas d’un impudent ?

MÉNÉLAOS.

Parce que telle est ma volonté. Je ne suis pas ton esclave.

AGAMEMNÔN.

Cela n’est-il pas terrible ! Il ne me sera pas permis de gouverner ma famille ?

MÉNÉLAOS.

Tu changes sans cesse, voulant tantôt une chose, puis une autre, puis bientôt une troisième.

AGAMEMNÔN.

Tu es très habile de la langue ! La langue qui excite à la haine est funeste.

MÉNÉLAOS.

Un esprit instable n’est ni sincère ni juste pour ses amis. Mais je veux te convaincre. Ne repousse point la vérité par colère, et moi, je ne discuterai pas outre mesure. Souviens-toi, quand tu désirais commander aux Danaïdes partant pour Ilios, ne le désirant pas en apparence, mais de toute ta volonté ! Combien tu étais humble, prenant la main de chacun, ouvrant tes portes à