Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/570

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du char. Qu’une de vous me donne aussi la main pour m’aider à descendre ! Que d’autres se tiennent devant le joug, car l’œil des chevaux est ombrageux, et on ne les calme pas de la voix ! Prenez cet enfant, fils d’Agamemnôn, Orestès, car il est encore tout petit. Tu t’es endormi, enfant, au mouvement du char ? Réveille-toi heureusement pour les noces de ta sœur. Étant bien né toi-même, tu vas t’allier à un homme illustre, au fils égal aux Dieux de la fille de Nèreus. Place-toi près de moi, ta mère, Iphigénéia, ma fille ! que ces étrangères me nomment heureuse en te voyant debout à mon côté ! Allons ! salue ton cher père.




IPHIGÉNÉIA.

Ô mère, ne t’irrite point ! Je cours presser mon cœur contre le cœur de mon père.

KLYTAIMNESTRA.

Ô toi qui m’es très vénérable, Roi Agamemnôn, nous venons sans retard à ton appel.

IPHIGÉNÉIA.

Et moi, ô père, je veux, accourant vers toi, me presser contre ton cœur après un si long temps, car je désire jouir de ta vue. Ne t’en irrite pas.

AGAMEMNÔN.

Satisfais-toi, ô ma fille. En effet, tu as toujours aimé ton père beaucoup plus que tous les autres enfants que j’ai engendrés.