Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/582

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épouses des Phryges disent entre elles, en tissant la toile : — Qui donc, me traînant lamentablement par mes beaux cheveux, m’arrachera de ma patrie saccagée, à cause de toi, fille du Cygne orgueilleux de son long cou, s’il est vrai, d’après la renommée, que Lèda t’ait conçue d’un oiseau en qui s’était transformé Zeus, ou soit que des fables inscrites sur les tablettes des Pièrides aient répandu ce bruit mal à propos et témérairement parmi les hommes ? —




AKHILLEUS.

Où est le Stratège des Akhaiens ? Lequel des serviteurs dira que le fils de Pèleus, Akhilleus, le cherche devant les portes ? Nous ne restons pas, en effet, dans des conditions égales, sur les bords de l’Euripos. Les uns, non mariés encore, restent ici sur le rivage, laissant leurs demeures désertes ; les autres ont des femmes et des enfants, tant un violent désir de cette expédition s’est emparé de la Hellas, non sans la volonté des Dieux. Ce qui concerne mon droit, c’est à moi de le dire. Que chacun des autres, comme bon lui semblera, parle pour lui-même ! En effet, ayant quitté Pharsalos et Pèleus, je suis arrêté par les vents faibles de l’Euripos, retenant les Myrmidones qui me pressent sans cesse et disent : — Akhilleus, qu’attendons-nous ? Combien de temps faut-il retarder encore notre navigation vers Troia ? Fais ce que tu as à faire, ou reconduis l’armée au pays, sans attendre les retards des Atréides. —