Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/617

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IPHIGÉNÉIA.

Je ne veux pas que tu pleures. Et vous, ô jeunes filles, chantez sur ma destinée, en paroles propices, un Paian à la fille de Zeus, Artémis, et qu’il y ait un heureux présage pour les Danaïdes ! Que quelqu’un prépare les corbeilles, que le feu brûle les orges purificatoires et que mon père tienne l’autel de sa main droite, parce que je vais sauver et faire triompher les Hellènes ! Conduisez-moi, moi qui suis la destructrice d’Ilios et des Phryges ! donnez, apportez les couronnes ; voici qu’il faut couronner ma chevelure ! Apportez les eaux lustrales ; dansez autour du temple et de l’autel ; célébrez Artémis, la reine Artémis, la Bienheureuse, car je vais accomplir l’oracle, par mon sang et par mon égorgement, puisqu’il le faut ! Ô mère, ô mère vénérable, je te donne maintenant mes larmes, car cela n’est point permis pendant le sacrifice ! Ô jeunes filles, célébrez avec moi Artémis, qui réside de l’autre côté de Khalkis, là où sont les nefs guerrières, dans le port étroit d’Aulis, à cause de mon nom. Ô terre maternelle, Pélasgia ! ô mes demeures mykèniennes !

LE CHŒUR.

Tu invoques la Ville fondée par Perseus, œuvre des mains kyklopéennes !

IPHIGÉNÉIA.

Tu m’as élevée pour être la lumière de la Hellas, et je ne regrette pas de mourir.

LE CHŒUR.

Jamais, en effet, la gloire ne t’abandonnera.