Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/84

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ÉLEKTRA.

Ne veux-tu pas poser aussi tes pieds à terre et marcher lentement, pas à pas ? Tout changement est une chose agréable.

ORESTÈS.

Très bien. Ceci a l’apparence de la santé, en effet, et l’apparence est bonne quand la réalité manque.

ÉLEKTRA.

Écoute, ô tête fraternelle, pendant que les Érinnyes te laissent la raison.

ORESTÈS.

Que diras-tu de nouveau ? Si c’est quelque chose d’heureux, ce me sera agréable ; mais s’il s’agit de quelque malheur, j’ai assez de souffrances.

ÉLEKTRA.

Ménélaos arrive, le frère de ton père. Ses nefs ont abordé le port de Nauplia.

ORESTÈS.

Que dis-tu ? Il vient comme une lumière sur mes maux et sur les tiens, lui, un de notre race, et qui a reçu des bienfaits de notre père.

ÉLEKTRA.

Il arrive, et, pour preuve de mes paroles, il ramène avec lui Hélénè des murailles de Troia.