Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/126

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DIOMÈDÈS.

Ne faut-il pas qu’il meure avant tout ?

ATHÈNA.

Tu ne peux rien sur la destinée. Il n’est pas permis que cet homme meure de ta main. Hâte-toi vers celui que tu dois égorger. Pour Alexandros, je lui apparaîtrai sous la forme de Kypris, comme si je lui venais en aide dans le danger, et je tromperai cet ennemi par de vaines paroles. Et je vous dis ceci. Mais celui qui doit mourir ignore et n’entend pas nos paroles, bien qu’il soit tout près.




PARIS.

Je te parle, Chef et frère ! Hektôr, dors-tu ? Ne faut-il pas que tu veilles ? Des ennemis sont entrés dans notre camp, des voleurs ou des espions.

ATHÈNA.

Rassure-toi. Voici Kypris bienveillante qui te protège. J’ai souci de ta guerre, et je n’ai pas oublié le prix que tu m’as décerné, et je te suis favorable, en retour de ton choix. Et, maintenant, pour le salut de l’armée Troienne, je suis venue, t’amenant un grand homme ami, le fils Thrèkien de la divine Muse aux chants harmonieux et du Strymôn.

PARIS.

Tu es toujours bienveillante pour cette Ville et pour