Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/18

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ORESTÈS.

Pyladès, ne te semble-t-il pas que cette demeure est celle de la Déesse, vers laquelle nous avons dirigé, d’Argos, notre nef par delà la mer ?

PYLADÈS.

Il me semble, Orestès. Tu dois le voir aussi.

ORESTÈS.

Et l’autel d’où ruisselle le sang Hellène ?

PYLADÈS.

Les murailles de cette demeure sont, à la vérité, rouges de sang.

ORESTÈS.

Vois-tu ces dépouilles suspendues aux corniches du Temple ?

PYLADÈS.

Ce sont les dépouilles des étrangers égorgés.

ORESTÈS.

Il te faut jeter les yeux attentivement de toutes parts. Ô Phoibos ! dans quelles embûches m’as-tu de nouveau conduit par ton oracle, depuis que j’ai vengé l’égorgement de mon père par celui de ma mère ? Perpétuellement chassé par les Érinnyes, je fuis, exilé de la patrie,