Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/189

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donné ma demeure pour un lit étranger, et elle n’a parlé de Kypris que pour m’abuser. Va vers ceux qui te lapideront ; expie les longues misères des Akhaiens par une prompte mort, et apprends à ne plus me déshonorer.

HÉLÉNÈ.

Je te supplie par tes genoux, ne me reproche pas un mal envoyé par les Dieux ! Ne me tue pas, pardonne-moi !

HÉKABÈ.

Ne trahis pas tes compagnons qu’elle a tués. Je te prie pour eux, et pour mes fils.

MÉNÉLAOS.

Cesse, vieille femme ! Je ne m’inquiète plus de celle-ci, et je dis à mes serviteurs de la porter à la nef qui l’emmènera.

HÉKABÈ.

Qu’elle n’entre pas dans la même nef que toi !

MÉNÉLAOS.

Qu’est-ce ? Elle n’est pas plus lourde maintenant qu’elle ne l’était avant.

HÉKABÈ.

Il n’est point d’homme ayant aimé qui n’aime toujours, quels que soient les caprices de celle qui est aimée.