Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lavé ! Et moi, une nef aux ailes rapides va m’emmener, sur la mer, vers Argos nourricière de chevaux, où se dressent, très hautes, les murailles de pierres kyklopéennes. La foule des enfants, aux portes, s’attachent en pleurant à nos robes, en criant dans leur faiblesse : — Hélas ! mère, les Akhaiens m’emportent loin de toi, loin de tes yeux, sur la noire nef aux avirons marins, vers la sainte Salamis, ou sur l’Isthme aux deux mers qui garde les portes de Pélops !

Antistrophe II.

Plaise aux Dieux que le Feu fulgurant et sacré, lancé à deux mains, tombe au milieu de la mer Aigaienne sur la nef de Ménélaos allant à travers la mer, puisqu’elle m’emporte, en pleurs, loin d’Ilios, loin de la patrie, pour être esclave en Hellas ! Puisse la fille de Zeus, emportant les miroirs d’or, délices des vierges, ne jamais aborder à la terre Lakainienne et à ses foyers domestiques ! Puisse Ménélaos ne jamais arriver à la Ville de Pétana et aux portes d’airain de la Déesse, lui qui a épousé cette femme pour être l’opprobre de la grande Hellas et la misérable ruine des bords du Simoïs !

Iô ! Iô ! De nouvelles calamités succèdent aux calamités de la patrie ! Voyez, malheureuses femmes des Troiens, Astyanax mort que les Danaens ont tué, en le jetant affreusement du haut des tours !




TALTHYBIOS.

Hékabè, une seule nef est restée qui va transporter