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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/20

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de toutes nos ruses. Vois s’il y a quelque espace vide entre les triglyphes, où le corps puisse passer. Les braves, en effet, osent tout, et les lâches ne sont jamais rien. Assurément nous n’aurons pas fait une si longue route à l’aide de l’aviron pour retourner ayant atteint le but.

ORESTÈS.

Tu as bien dit. Il faut faire ainsi, et nous retirer là où nous nous cacherons. Le Dieu, en effet, ne peut rendre vain son propre oracle. Il faut oser, car les jeunes hommes n’ont aucune excuse pour fuir le danger.




LE CHŒUR.

Faites silence, ô habitants des deux Roches jumelles du Pontos Euxeinos ! Ô fille de Latô, chasseresse montagnarde, dans ton sanctuaire, près des lambris dorés de ton Temple orné de belles colonnes, je porte mes pieds de vierge et de sacrificatrice sacrée, ayant quitté pour toi les tours et les murailles de la Hellas aux beaux chevaux et les épaisses forêts de l’Europa et les demeures paternelles. Me voici. Quoi de nouveau ? Quelle inquiétude ressens-tu ? Pourquoi m’as-tu pressée de me rendre au Temple, ô fille de celui qui vint vers les tours de Troia avec une flotte fameuse de mille nefs portant d’innombrables guerriers, ô enfant des illustres Atréides ?

IPHIGÉNÉIA.

Ô femmes ! combien je me lamente tristement ! Par un chœur de douleur, auquel manquent les élégies lyriques,