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LES BAKKHANTES

Dionysos.

Et moi, qui ai ma raison, je vous ordonne, insensés, de ne point m’enchainer.

Pentheus.

Et moi, qui suis le plus puissant, je leur ordonne de t’enchaîner.

Dionysos.

Tu ne sais ni ce que tu dis, ni ce que tu fais, ni ce que tu es.

Pentheus.

Je suis Pentheus, fils d’Agavé ; et mon père est Ekhiôn.

Dionysos.

Tu as un nom funeste et de malheureux augure.

Pentheus.

Va ! Enchaînez-le près de l’enclos des chevaux, afin qu’il ne voie que les ténèbres. Danse là ! Pour ces femmes que tu mènes, complices de tes crimes, ou je les vendrai, ou, faisant taire leurs clameurs et de bruit strident du tympanon, je leur ferai tisser la toile.

Dionysos.

Je m’en vais, car il ne faut pas subir ce qui n’est point fatal. Mais Dionysos te châtiera pour ces outrages, lui que tu nies ! En m’outrageant, c’est lui que tu mets aux fers !