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LES BAKKHANTES.

Le Messager.

Pentheus, Roi de cette terre Thèbaienne, j’arrive du Kithairôn où ne s’éteignent jamais les brillantes lueurs de la blanche neige.

Pentheus.

Quelle nouvelle pressante viens-tu m’apporter ?

Le Messager.

J’ai vu les Bakkhantes furieuses qui, pleines de démence, ont porté leurs pieds blancs loin d’ici, et je suis venu, désirant annoncer à toi et à la Ville, ô Roi, qu’elles font des choses extraordinaires et prodigieuses. Mais je veux apprendre si je dois te raconter librement toutes ces choses, ou s’il me faut abréger. Je crains, en effet, l’impétuosité de ton esprit, ô Roi, et ta colère, et ta nature despotique.

Pentheus.

Dis. Je ne t’infligerai aucun châtiment. Il ne faut point s’irriter contre les choses justes. Mais plus tu révéleras d’actions horribles commises par les Bakkhantes, plus je châtierai celui qui a enseigné ces rites à ces femmes.

Le Messager.

Déjà les troupeaux de bœufs gravissaient le faîte de la montagne, au moment où Hèlios échauffait la terre de ses rayons. Je vois alors trois chœurs de femmes, conduits, l’un par Autonoè, l’autre par ta mère Agavè, et le troi-