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LES BAKKHANTES.

n’est de faire peser sa main victorieuse sur la tête de ses ennemis ? Ce qui est beau est toujours bon.


Antistrophe.

La Force divine vient lentement, mais sûrement, et elle châtie les hommes qui honorent l’iniquité, et qui, saisis de démence, ne respectent pas le culte des Dieux. Par une secrète embûche, les Dieux dérobent avec ruse les pieds du temps, et ils poursuivent l’impie. Jamais, en effet, on ne peut concevoir et méditer rien de mieux que les Lois. Il y a peu de peine à reconnaître la puissance Daimonienne, quelle qu’elle soit, quand la Loi a été consacrée par un long temps et par la nature. Quelle est la vraie sagesse, ou quel est le plus beau don des Dieux aux hommes, si ce n’est de faire peser sa main victorieuse sur la tête de ses ennemis ? Ce qui est beau est toujours bon.


Épôde.

Heureux qui, échappé aux flots de la mer, atteint le port ! Heureux aussi qui est plus fort que ses peines ! Les hommes l’emportent l’un sur l’autre par la félicité, ou par la puissance. Ils ont encore mille autres espérances ; et, de celles-ci, les unes ont pour fin la richesse, et les autres s’évanouissent. Je pense que celui-là seul est heureux, dont la vie de chaque jour est heureuse.


Dionysos.

Viens, Pentheus, toi qui désires voir ce qu’il n’est pas permis de voir et qui tentes ce qu’on ne doit pas tenter, sors de la demeure, et montre-toi vêtu comme une femme