Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/311

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LE SERVITEUR.

De vieux qu’il était il est redevenu jeune.

ALKMÈNA.

Tu dis des choses admirables ! Avant tout, je veux que tu me racontes l’heureux combat de nos amis.

LE SERVITEUR.

Un seul récit t’apprendra tout. Les deux armées s’étant rangées face à face, Hyllos descendit du char à quatre chevaux, s’arrêta entre les deux armées, et dit : — Ô Stratège, qui es venu d’Argos, pourquoi ne laissons-nous pas cette terre en paix ? Mykèna ne souffrira d’aucun mal si tu ne la prives que d’un seul guerrier. Combats avec moi seul à seul. Ou, m’ayant tué, tu emmèneras les fils de Hèraklès ; ou, si tu es tué, tu me permettras de reprendre la demeure et les honneurs paternels. — L’armée approuva cette pensée pleine de courage qui amenait la fin de tous les maux ; mais Eurystheus, sans respecter l’assentiment de ceux qui avaient entendu ces paroles, et, bien que stratège, dans sa lâcheté, n’osa pas engager le combat de la lance, car il était très lâche. Et un tel homme vient pour réduire en servitude les fils de Hèraklès ! Et, alors, Hyllos rentra dans les rangs. Les Divinateurs, voyant qu’il n’y aurait ni paix, ni combat singulier, sacrifièrent aussitôt Makaria, et d’une gorge humaine versèrent un sang sauveur. Et les uns montaient sur leurs chars, et les autres couvraient leurs flancs de leurs boucliers, et le Roi des Athènaiens, comme il sied à un homme vaillant, dit à son armée : — Ô Citoyens, c’est maintenant qu’il faut