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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/371

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THÉONOÈ.

Toi, marche devant, portant le splendide éclat des torches, et, selon le rite divin, purifie l’Aithèr avec du soufre, afin que nous respirions l’air pur de l’Ouranos ! Et toi, si quelque pied impie a foulé le chemin, répands-y la flamme lustrale, et secoue la torche de pin en feu là où je passerai. Ayant honoré les Dieux par le rite accoutumé, portez dans les demeures la flamme du foyer. — Hélénè ! que te semble de mes divinations ? Ton mari Ménélaos est venu à toi, le voici, privé de ses nefs et de ton spectre. Ô malheureux ! tu es venu ici, ayant survécu à ces dangers, et tu ne sais si tu retourneras dans tes demeures ou si tu resteras ici. La dissension, en effet, est parmi les Dieux, et un syllogos se réunit en ce jour auprès de Zeus pour délibérer sur toi. Hèra, à la vérité, qui, auparavant, était ton ennemie, est maintenant bienveillante, et veut que tu retournes en sûreté dans ta patrie avec celle-ci, afin que la Hellas reconnaisse les fausses noces d’Alexandros, ce don de Kypris. Mais Kypris veut rendre vain ton retour, afin de n’être pas convaincue de ruse, et de ne point paraître avoir remporté la palme de la beauté à l’aide des fausses noces de Hélénè. La fin de ceci dépend de moi, soit, comme le désire Kypris, que je te perde en disant à mon frère que tu es ici ; soit, au contraire, avec l’aide de Hèra, que je sauve ta vie, en cachant ceci à mon frère qui m’a ordonné de lui dire quand tu viendras dans ce pays. Qui veut aller le lui annoncer, afin que je sois en sûreté ?

HÉLÉNÈ.

Ô Vierge ! je tombe, suppliante, à tes genoux, et je me