Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/376

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LE CHŒUR.

Nul homme inique n’a jamais été prospère ; mais l’espoir du salut est dans une cause juste.

HÉLÉNÈ.

Ménélaos, nous sommes sauvés par cette Vierge. Ce qu’il reste à faire est de songer tous deux à méditer une voie de salut.

MÉNÉLAOS.

Écoute donc. Tu es depuis longtemps dans cette demeure, et tu as fréquenté les serviteurs du Roi ?

HÉLÉNÈ.

Pourquoi dis-tu cela ? Tu me donnes de l’espoir, comme si tu avais conçu quelque chose d’heureux pour nous.

MÉNÉLAOS.

Ne pourrais-tu persuader à l’un de ceux qui prennent soin des chars de nous en donner un ?

HÉLÉNÈ.

Je pourrais le lui persuader ; mais comment fuir, nous qui ne connaissons pas les chemins de cette terre Barbare ?

MÉNÉLAOS.

Tu me prouves que cela est impossible. Mais si, caché dans la demeure, je tuais le Roi avec l’épée à deux tranchants ?