Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/394

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Déesse Dèmètèr rit, et prit dans ses mains la flûte grave, et se réjouit de ses modulations.

Antistrophe II.

Toi, à qui il n’était point permis de recevoir celui-ci dans ton lit, tu as irrité la grande Déesse, ô ma fille, en négligeant les sacrifices divins ! Il y a une grande puissance dans les nébrides tachetées, dans les lierres qui entourent les thyrses sacrés, dans les krotales agitées circulairement, dans la chevelure flottante des Bromiades et dans les veillées de la Déesse……… mais toi, tu te glorifiais seulement de ta beauté !




HÉLÉNÈ.

Ô amies ! tout va bien pour nous dans les demeures, car la fille de Prôteus, qui vient en aide à notre ruse, interrogée devant mon mari, n’a rien révélé à son frère, et, par bienveillance pour moi, a dit que Ménélaos était mort et ne voyait plus la lumière. Mon mari a profité habilement de cette bonne fortune. Il porte lui-même, en effet, les armes qu’il devait jeter dans la mer ; il a passé son bras vigoureux dans l’anneau du bouclier, et saisi la lance de la main droite, comme pour rendre avec moi les honneurs funèbres au mort. Tout son corps est bien armé pour le combat, afin de dresser, de sa main, des trophées sur des milliers de Barbares, quand nous serons montés dans la nef munie d’avirons. Ayant changé contre d’autres vêtements ses haillons de naufragé, je l’en ai revêtu moi-même, et je lui ai donné un bain d’eau fluviale,