Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/40

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ORESTÈS.

Innocente elle a péri pour une femme coupable.

IPHIGÉNÉIA.

Et le fils du Roi égorgé est-il resté dans Argos ?

ORESTÈS.

Il vit, il est malheureux et errant de tous côtés.

IPHIGÉNÉIA.

Ô songes menteurs, salut ! Vous n’étiez donc rien !

ORESTÈS.

Les Daimones qu’on nomme sages ne sont pas moins menteurs que les songes ailés ! Il y a une grande confusion dans les choses divines et dans les choses humaines. Mais, ce qu’il faut déplorer, c’est qu’on périsse pour avoir obéi aux révélations des divinateurs, comme il a péri, au témoignage de ceux qui en sont instruits.

LE CHŒUR.

Hélas ! hélas ! Que sont devenus nos parents, à nous ? Vivent-ils ? ne vivent-ils plus ? qui pourrait le dire ?

IPHIGÉNÉIA.

Écoutez ! Je forme un dessein, ô Étrangers, qui vous sera utile, et que je médite aussi pour moi. Un projet ne réussit jamais mieux que lorsqu’il plaît à tous. Veux-tu,