Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/414

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laurier. Pour moi, le premier d’entre les Dieux, je te nomme Iôn, de ce nom qui sera le tien désormais.




IÔN.

Déjà Hèlios fait resplendir sur la terre son char éclatant, à quatre chevaux, et devant ce feu, loin de l’Aithèr, les astres fuient dans la nuit sacrée, et les cimes Parnésiades, inaccessibles et illuminées, reçoivent pour les hommes la Roue qui apporte le jour. La fumée de la myrrhe sèche monte sous le toit de Phoibos, et la femme Delphique s’assied sur le trépied sacré, pour chanter aux Hellènes les divinations que lui révèle Apollôn. Ô Thérapes de Phoibos Delphien, allez vers les tourbillons d’argent de Kastalia, et, lavés d’une eau pure, entrez dans le temple, et soyez silencieux, afin que vous puissiez annoncer ensuite d’heureuses divinations à ceux qui désirent consulter l’Oracle ! Pour moi, accomplissant ce que j’ai toujours fait dès l’enfance, je purifierai le portique de Phoibos avec des rameaux de laurier et des couronnes sacrées, et le sol avec des gouttes d’eau ; et je chasserai de mes flèches les bandes d’oiseaux qui souilleraient les dons sacrés ; car, ne connaissant ni mon père, ni ma mère, je révère le Temple de Phoibos, qui m’a nourri.

Strophe.

Ô verdoyant et très beau laurier, qui balayes le parvis du Temple de Phoibos, cueilli dans les Jardins immortels où les Rosées sacrées font jaillir une source qui flue sans cesse sur la chevelure sacrée du myrte qui me sert chaque