Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/435

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maître, sois vertueux ! En effet, si quelque mortel est mauvais, les Dieux le châtient. Comment donc est-il juste que vous, qui instituez les lois pour les mortels, vous soyez vous-mêmes coupables envers les lois que vous violez ? Si vous donniez aux hommes, ce qui ne sera pas, mais je le suppose, le droit de punir les amours violentes, toi, et Poséidôn, et Zeus qui commande dans l’Ouranos, à cause de vos actions coupables, vous dépouilleriez vos temples de leurs richesses. En vous livrant sans retenue aux voluptés, vous faites injustement. Il n’est pas équitable d’accuser les hommes de méchanceté, si nous imitons les vices des Dieux ; mais ce sont ceux qui nous les enseignent qu’il faut accuser.




LE CHŒUR.
Strophe.

Je t’invoque, Athana, ma Déesse, toi qui n’as jamais subi les douleurs de l’enfantement, toi qui fus mise au jour, hors de la tête de Zeus, par le Titan Promètheus, ô vénérable Victoire ! Descends des lambris d’or de l’Olympos vers les lieux où la demeure de Phoibos est bâtie au nombril de la terre, où il prophétise sur le Trépied entouré de danses ! Venez ! toi, ou la fille de Latô, toutes deux Déesses, toutes deux vierges et chastes sœurs de Phoibos ! Priez-le, ô Vierges, afin que la race antique d’Érékhtheus soit assurée, par de véridiques oracles, d’une tardive fécondité !

Antistrophe.

C’est, en effet, une assurance certaine de grande féli-