Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/481

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KRÉOUSA.

Enseigne cela à ta mère, où qu’elle soit !

IÔN.

Ne subiras-tu pas de châtiment pour avoir voulu me tuer ?

KRÉOUSA.

Tue-moi, si tu veux, dans ce sanctuaire !

IÔN.

Quel plaisir as-tu à mourir au milieu des guirlandes du Dieu ?

KRÉOUSA.

Je rendrai maux pour maux à ceux par qui je souffre.

IÔN.

Hélas ! Il est déplorable que les Dieux n’aient pas imposé de plus sages lois aux hommes. Il ne convenait pas que les coupables pussent s’asseoir auprès des autels, mais ils devraient en être chassés ; car il n’est pas bon qu’une main coupable touche aux Choses du Dieu. Les justes seuls eussent dû s’asseoir dans les lieux sacrés, si l’un d’eux eût été outragé. Il est mal que, dans un même lieu, le juste et le coupable aient le même droit devant les Dieux.




LA PYTHIA.

Arrête, ô enfant ! Quittant le Trépied fatidique, je franchis cette enceinte, moi, Prophétesse de Phoibos, choisie