Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/515

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MÉGARA.

Ô Enfants ! suivez les pas de votre malheureuse mère dans la demeure paternelle où d’autres possèdent vos richesses. Mais le nom nous reste encore !

AMPHITRYÔN.

Ô Zeus ! c’est en vain que tu as partagé mon lit, c’est en vain que nous te nommons le père de mon fils. Certes ! tu es moins notre ami que nous le pensions. Moi qui ne suis qu’un mortel, je l’emporte par la vertu sur toi qui es un grand Dieu, car je n’ai pas trahi les enfants de Hèraklès. Mais toi, tu as su te glisser dans ma chambre nuptiale, entrer dans un lit étranger contre la volonté de tous ; mais tu ne sais pas sauver tes amis ! Tu es donc un Dieu impuissant, ou tu n’es pas juste !




LE CHŒUR.
Strophe I.

Phoibos chante joyeusement et fait sonner, du plektre d’or, sa kithare sonore ; et moi, je veux célébrer par mes louanges celui qui a pénétré dans les ténèbres de la terre et du Hadès, soit que je le dise fils de Zeus, ou d’Amphitryôn. Je veux le louer, car les louanges des grandes actions sont l’honneur des morts. Et, d’abord, il purgea la forêt de Zeus du Lion farouche, et il en revêtit son dos, et il couvrit sa tête blonde de la terrible gueule de la Bête féroce.