Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/517

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Strophe III.

Et près du marais Méotis qui abonde en fleuves, à travers les flots de l’Euxeinos, il marcha vers l’armée cavalière des Amazones ; et avec quelle troupe d’amis sortis de la Hellas, lorsqu’il enleva la robe tissée de fils d’or de la fîlle d’Arès, et le baudrier meurtrier ! Et la Hellas reçut les illustres dépouilles de la Vierge Barbare, et Mykèna les conserve. Et il brûla la Chienne meurtrière, l’Hydre de Lerna aux milles têtes, et il trempa dans son fiel les flèches avec lesquelles il tua le Berger d’Érythéia aux trois corps !

Antistrophe III.

Et il emporta les glorieuses palmes d’autres combats ; et, pour dernier travail, il navigua vers le lamentable Aidés ; et c’est là que le malheureux a fini sa vie ; et il n’est point revenu. Et sa demeure est vide d’amis ; et, ce qui est impie, la barque de Kharôn attend ses enfants pour la route terrible qui n’a point de retour ! Ta famille regarde vers toi, et tu n’es pas ici ! Si j’étais florissant de forces, si je pouvais brandir la lance dans le combat et me joindre aux Kadméiens de mon âge, je viendrais en aide à ses enfants ; mais j’ai perdu l’heureuse jeunesse !

Mais voici les fils de Hèrakiès autrefois si grand, revêtus des ornements mortuaires. Sa chère femme traîne ses enfants derrière elle, ainsi que le vieux père de Hèraklès. Malheureuse ! je ne puis contenir plus longtemps les vieilles sources de larmes de mes yeux !