Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/615

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ORESTÈS.

Allons, serviteurs ! Il faut emporter ce cadavre dans la demeure, et le cacher dans les ténèbres, afin que ma mère, quand elle viendra, ne voie point ce mort, avant d’être tuée elle-même !

ÈLEKTRA.

Arrête ! Changeons de discours.

ORESTÈS.

Qu’est-ce ? Vois-tu des auxiliaires venus de Mykèna ?

ÈLEKTRA.

Non ! mais je vois ma mère qui m’a enfantée.

ORESTÈS.

Elle vient donc à propos se précipiter dans nos filets ?

ÈLEKTRA.

Dans sa stole et sur son char elle montre une grande magnificence.

ORESTÈS.

Que ferons-nous donc ? Tuerons-nous notre mère ?

ÈLEKTRA.

Serais-tu saisi de pitié en apercevant ta mère ?

ORESTÈS.

Hélas ! Comment tuerais-je celle qui m’a nourri et enfanté ?