Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/618

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astres l’Aithèr enflammé, et qui ont pour mission de sauver les vivants des flots de la mer, salut ! Je te révère à l’égal des Dieux heureux, à cause de tes richesses et de ta grande prospérité. Voici le moment, ô Reine, d’honorer ta fortune.

KLYTAIMNESTRA.

Descendez du char, Trôades ! et prenez ma main, afin que je pose le pied à terre. Les demeures des Dieux, en effet, sont ornées des dépouilles Phrygiennes. Pour moi, j’ai reçu, présent choisi, ces captives venues de Troia, en retour de ma fille que j’ai perdue. Le don est peu de chose, mais il est beau cependant.

ÈLEKTRA.

N’est-ce pas à moi, esclave et chassée des demeures paternelles, et qui habite cette maison misérable, de prendre ta main heureuse, mère ?

KLYTAIMNESTRA.

Ces esclaves sont là. Ne te fatigue pas pour moi.

ÈLEKTRA.

Pourquoi non ? Ne m’as-tu pas renvoyée des demeures paternelles ? Et quand elles furent prises, ne suis-je pas devenue captive aussi, comme celles-ci, et laissée privée de mon père ?

KLYTAIMNESTRA.

Ton père a médité de tels desseins contre ceux qu’il eût dû le plus aimer ! Je parlerai, bien que, lorsqu’une