Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/671

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une excellente incantation d’Orpheus, qui fera que le tison ira de lui-même, dans le crâne, consumer l’œil unique du fils de Gaia !

ODYSSEUS.

Je savais depuis longtemps que telle était ta nature, et je le sais mieux encore maintenant. Il faut donc me servir de mes propres amis. Mais, si tu ne vaux rien pour l’action, exhorte au moins et soutiens par tes paroles le courage de mes compagnons.

LE CHŒUR.

Je ferai cela. Nous courrons des dangers dans les Kariens, et nos encouragements brûleront l’œil du Kyklôps. Iô ! iô ! hâtez-vous ! poussez ! brûlez les sourcils de cette bête féroce qui mange ses hôtes ! Enflammez, brûlez le Berger des brebis de l’Aitna ! Tourne et arrache, afin que, dans sa douleur, il ne te fasse beaucoup de mal !

LE KYKLÔPS.

Hélas sur moi ! La lumière de mon œil est consumée !




LE CHŒUR.

C’est un beau païan ! Chante-le moi, ô Kyklôps !

LE KYKLÔPS.

Hélas sur moi de nouveau ! Comme je suis outragé ! Comme je me meurs ! Mais vous ne vous échapperez pas