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Page:Euripide - Electre, 1908, trad. Herold.djvu/24

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ORESTE, après un court silence.

Mais pourquoi demeures-tu ici, loin de la ville ?

ÉLECTRE.

Je suis mariée, ô étranger !… mortel mariage !

ORESTE.

Je gémis pour ton frère… à quelque Mycénien ?

ÉLECTRE.

Non pas à qui mon père espérait me donner.

ORESTE.

Parle, que je répète à ton frère tes paroles.

ÉLECTRE, montrant la maison.

C’est dans cette maison, celle de mon mari, que j’habite à l’écart.

ORESTE.

Maison digne d’un laboureur ou d’un bouvier !

ÉLECTRE.

L’homme est pauvre, mais noble, et pieux envers moi.

ORESTE.

Cette piété de ton mari, quelle est-elle ?

ÉLECTRE.

Jamais il n’osa toucher à mon lit.

ORESTE.

Par chasteté religieuse ou par dédain ?

ÉLECTRE.

Ce qu’il juge indigne, c’est d’outrager mes parents.

ORESTE.

Comment ne s’est-il pas réjoui d’un tel mariage ?