ceux qui t’envoient : mes mains, ma langue et mon âme, la malheureuse ! et ma tête rase, et son père ! Il serait honteux, quand son père a anéanti les Phrygiens, que lui ne pût pas, même seul, tuer un homme seul, lui qui est jeune, et dont le père était si brave !
Je vois l’homme — c’est de ton époux que je parle — qui, le travail fini, regagne la demeure.
Eh ! quels étrangers vois-je à ma porte ? Pourquoi sont-ils venus vers ces portes agrestes ? Ont-ils besoin de moi ? Pour une femme, il est mal de rester avec des jeunes hommes.
Ô très cher, ne conçois nul soupçon contre moi ; tu sauras les faits comme ils sont. Ces étrangers viennent ici pour m’apporter les paroles d’Oreste. (Se tournant vers Oreste.) Mais, étrangers, pardonnez-lui ce qu’il a dit.
Que disent-ils ? Vit-il et voit-il la lumière ?
Il vit, me disent-ils, et j’aime à les en croire.
Se souvient-il des maux de son père et des tiens ?
Il espère, mais l’exilé est sans pouvoir.
Et quelles sont les paroles d’Oreste qu’ils apportent ?