Page:Euripide - Electre, 1908, trad. Herold.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

richesse ? On use d’une règle mauvaise. Dira-t-on qu’en ceux qui n’ont rien est la vertu ? La pauvreté a en elle une maladie et elle enseigne à être pervers par besoin. Irai-je vers les armes ? Qui, dans un combat de lances, témoignerait de la bravoure de l’un ou de l’autre ? Le plus sage est de ne pas chercher une règle dans les effets du hasard. (Montrant le paysan.) Cet homme n’est pas puissant parmi les Argiens, et il n’est pas illustre par le nom de sa race, cet homme est de la foule, et il est plein de vertu. Ne cesserez-vous pas d’être insensés, vous que les vains préjugés égarent, et n’irez-vous pas vers les hommes qui, dans les relations de la vie, sont nobles par les mœurs ? De tels hommes gouvernent bien les villes et les maisons ; les chairs vides d’intelligence sont des images de place publique. Le bras robuste n’attend pas mieux la lance que le faible, la vraie force est dans la nature et le courage. (À Pylade et aux serviteurs.) Mais — car elle n’est pas indigne de celui qui, en même temps, est ici et n’est pas ici, du fils d’Agamemnon, pour qui nous sommes venus — recevons l’hospitalité de cette demeure. Esclaves, entrez dans la maison. Puissé-je avoir un hôte pauvre et empressé plutôt qu’un hôte opulent ! J’accepte donc d’être reçu dans la demeure de cet homme. J’aimerais mieux pourtant que ton frère, heureux, me conduisît dans sa demeure heureuse. Peut-être viendra-t-il : car les oracles de Loxias sont solides, mais je fais bon marché de la divination des hommes.

Oreste et Pylade, suivis des esclaves, entrent dans la maison. Le Paysan va les suivre, mais Électre le retient.
PREMIÈRE PAYSANNE.

Maintenant plus qu’auparavant, Électre, la joie