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Page:Euripide - Electre, 1908, trad. Herold.djvu/67

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ÉLECTRE.

Tu as entendu parler, je pense, de mes couches. Fais à ma place — car je ne sais pas comment m’y prendre — le sacrifice pour la dixième lune de mon fils, d’après la coutume ; moi j’y serais malhabile, puisque, jusqu’ici, je n’avais pas eu d’enfant.

CLYTEMNESTRE.

C’est l’ouvrage d’une autre, de celle qui t’a délivrée.

ÉLECTRE.

Je me suis délivrée moi-même, et seule j’ai mis l’enfant au monde.

CLYTEMNESTRE.

Ta maison est si loin de tous voisins amis ?

ÉLECTRE.

Les pauvres, personne ne veut les prendre pour amis.

CLYTEMNESTRE.

Et tu restes ainsi, sans bains et mal vêtue, quand tu relèves à peine de tes couches ? J’entre donc pour célébrer par un sacrifice le dixième jour de la naissance de ton enfant ; puis, quand je t’aurai fait ce plaisir, j’irai vers le champ où mon époux sacrifie aux Nymphes. Vous, serviteurs, menez les chevaux au râtelier, et quand, à votre jugement, je me serai acquittée du sacrifice aux Dieux, revenez : je dois aussi plaire à mon mari.

On emmène le char de Clytemnestre.
ÉLECTRE.

Entre dans ma pauvre demeure, et prends bien garde de noircir ton peplos dans cette cabane enfumée. Tu sacrifieras aux démons les victimes qu’il