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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/411

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ANDROMAQUE.

tre de son père[1]. Il tâche aujourd’hui d’obtenir le pardon de sa faute, et de se rendre Apollon propice à l’avenir.


l’esclave.

Ô ma maîtresse,… car je ne crains pas de t’appeler de ce nom, que je te donnais dans ton palais, quand nous habitions la terre troyenne, je te servis toujours avec zèle, ainsi que ton époux lorsqu’il vivait ; et maintenant je viens t’apporter des nouvelles, non sans crainte d’être découverte par quelqu’un de nos maîtres, mais pleine de compassion pour ton sort ; car Ménélas et sa fille trament contre toi des complots dont il faut te garder.

andromaque.

Chère compagne de mon esclavage, car tu es l’égale de celle qui fut ta reine, et qui à présent partage ta misère, que font-ils ? Quels piéges dressent-ils, pour ajouter la mort à toutes mes infortunes ?

l’esclave.

Malheureuse, ils vont donner la mort à ton fils, que tu avais mis en sûreté hors du palais.

andromaque.

Ah ! dieux ! la retraite de mon fils est découverte ? Qui m’a trahie ? Ah ! malheureuse, je meurs !

l’esclave.

Je ne sais ; mais j’ai entendu le fait de leur propre bouche. Ménélas est sorti du palais pour chercher sa proie.

andromaque.

Je suis perdue ! ô mon fils, deux vautours vont te sai-

  1. Le meurtrier était Apollon lui-même.

I. 23