Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/128

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ta maison ; au nom d’un père, d’une mère, au nom de tes enfants, s’il est des mères parmi vous. Chères compagnes, parlez. Qui de vous me donne ou me refuse son aveu ? faites-moi connaître vos sentiments. Si vous n’approuvez pas mes projets, c’est fait de moi et de mon frère.

Le Chœur.

Rassure-toi, chère maîtresse, et songe seulement à ta délivrance. Pour ce qui est de moi, je conserverai fidèlement, j’en prends à témoin le grand Jupiter, tous les secrets que tu m’as confiés,

Iphigénie.

Je vous rends grâces pour ces paroles, et fais des vœux pour votre bonheur. Pour vous deux, Oreste et Pylade, il est temps d’entrer dans le temple. Le roi de cette contrée va venir, pour s’informer si le sacrifice est accompli.

Oreste et Pylade quittent la scène.
Iphigénie.

Vénérable déesse, qui jadis en Aulide me délivras des mains meurtrières d’un père, délivre-moi encore aujourd’hui, avec ces deux infortunés. Si tu ne nous prêtes ton secours, quel mortel désormais ajoutera foi aux oracles d’Apollon ? Seconde nos projets, et quitte cette terre barbare pour le séjour d’Athènes. Il ne te convient pas de rester en ces lieux, quand tu peux habiter une ville fortunée.

Le Chœur.

Oiseau qui, sur les rochers de la mer, chantes ta destinée lamentable ; Alcyon, dont les doux accents, compris des sages mortels, pleurent sans cesse un époux chéri ; je