Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/198

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honorés des Phrygiens ; ni aux fatigues de la chasse (59) ; ta mère ne peut décorer ta tombe des ornements paternels, qui jadis t'appartenaient ; l'odieuse Hélène te les a ravis : c'est elle aussi qui t'arrache la vie, et qui a ruiné toute ta maison.

LE CHOEUR.

Ah ! tes plaintes me déchirent le cœur. O héros qui régnas jadis sur ma patrie !

HÉCUBE.

Ces ornements, dont tu devais te parer en épousant la plus illustre des filles de l'Asie, j'en couvre ton corps privé de vie. Et toi, arme invincible, mère d'innombrables trophées, bouclier chéri d'Hector, reçois cette couronne : inaccessible à la mort, tu partageras celle du fils d'Hector ; tu mérites mieux d'être honoré que les armes du perfide Ulysse.

LE CHOEUR.

Hélas! hélas! cher enfant, de quelles larmes amères la terre arrose ton corps ! Pleure, mère infortunée !

HÉCUBE.

Hélas! hélas!

LE CHOEUR.

Fais entendre des lamentations funèbres.

HÉCUBE.

Ah, dieux !

LE CHOEUR.

Ah! je ressens tes douleurs intolérables.

HÉCUBE.