Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/378

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Ménélas.

J’ai fait naufrage, je demande l’hospitalité ; ce sont des droits inviolables.

La Vieille.

Va t’adresser à quelque autre maison.

Ménélas.

Non, j’entrerai dans celle-ci ; laisse-toi fléchir.

La Vieille.

Tu te rends bien incommode ; on te chassera de force.

Ménélas.

Hélas ! où est ma vaillante armée ?

La Vieille.

Peut-être étais-tu ailleurs un personnage respectable ; mais tu n’es rien ici.

Ménélas.

Ô fortune ! comme on m’outrage indignement !

La Vieille.

Pourquoi tes yeux se remplissent-ils de larmes ? Qui cause ta douleur ?

Ménélas.

Le souvenir de mes prospérités passées.

La Vieille.

Eh bien, va-t’en gratifier tes amis de tes larmes.

Ménélas.

Quel est ce pays ? À qui cette demeure royale ?

La Vieille.

Ce palais est celui de Protée ; cette contrée est l’Égypte.

Ménélas.

L’Égypte ! ah malheureux ! où les vents m’ont-ils jeté !

La Vieille.

Qu’as-tu donc à reprocher aux habitants des bords du Nil ?