Aller au contenu

Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/498

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
498
ION

Créuse

La mort seule pourra mettre fin à vos violences, car je ne quitterai ni toi, ni ce berceau, ni ce qu’il contient.

Ion

Quelle indignité ! Elle croit s’emparer de moi par ses artifices.

Créuse

Non ; mais je trouve en toi un être chéri.

Ion

Moi, chéri de toi ! Mais n’as-tu pas voulu m’empoisonner ?

Créuse

Oui, tu es mon fils ; et c’est ce qu’il y a de plus cher pour une mère.

Ion

Cesse tes artifices ; il me sera aisé de te confondre.

Créuse

Mets-moi à l’épreuve, mon fils, c’est tout ce que je désire.

Ion

Cette corbeille est-elle vide ? ou bien que contient-elle ?

Créuse

Les langes dans lesquels je t’ai exposé.

Ion

Peux-tu les faire connaître avant de les avoir vus ?

Créuse

Si je ne le fais, je consens à mourir.

Ion

Parle ; ton assurance a quelque chose d’étrange.

Créuse

Regarde d’abord cette couverture que j’ai tissue dans ma jeunesse.