J’avais depuis longtemps renoncé à cette espérance. Mais, ô prophétesse ! de qui as-tu reçu mon fils dans tes bras ? quelle main l’a apporté dans le temple d’Apollon ?
C’est l’ouvrage du dieu. Désormais jouissons de notre bonheur, après avoir été si longtemps malheureux.
Mon fils, tu m’as coûté bien des pleurs en venant au monde, et ce n’est pas sans de douloureux gémissements que je t’ai éloigné de ces mains maternelles. Mais aujourd’hui je respire le même air que toi, que pourrait-il manquer à ma félicité ?
En exhalant les sentiments de ton cœur, tu exprimes aussi tout ce que j’éprouve.
Non, je ne serai plus stérile et sans héritier ; ma maison trouve un appui, et ma patrie un roi ; en toi revit Érechthée : la race des fils de la Terre n’est plus ensevelie dans la nuit, elle revoit la lumière du soleil.
Ô ma mère, que mon père vienne aussi partager la joie que je t’ai donnée.
Ô mon fils, que dis-tu ! à quel pénible aveu suis-je condamnée !
Que signifient ces paroles ?
Un autre, un autre fut ton père.
Eh quoi ! ma naissance est illégitime ?