Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/119

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jaune et de la ceinture rouge. — Votre costume, nous dit-il, n’est pas celui de la nation centrale, il ne faudra pas voyager de cette manière. — Voilà, lui répondîmes-nous, que maintenant vous avez le droit, non-seulement de nous empêcher d’aller où nous voulons, mais encore de nous habiller à notre fantaisie. — Pao-hing se mit à rire et nous dit, en nous saluant de la main, que, puisque nous tenions à ce costume, nous pouvions le garder.

Le vice-roi rentra dans ses appartements au son de la musique, et les mandarins nous accompagnèrent jusqu’à la porte du palais, en nous félicitant de la toute bienveillante et cordiale réception que nous avions reçue de l’illustrissime représentant du Fils du Ciel dans la province du Sse-tchouen.

Nous avons déjà parlé du rapport que Pao-hing adressa à l’empereur à notre sujet. Nous plaçons ici la suite, qui est une réponse à la dépêche impériale que nous avons déjà citée[1].

« Moi, votre sujet (ajoute le vice-roi du Sse-tchouen), j’ai recherché avec soin dans quel but lesdits étrangers voyageaient au loin pour prêcher leur religion, d’où ils tiraient, quand ils résident au dehors pendant plusieurs années, les sommes nécessaires à leur subsistance et à leur entretien de tous les jours ; pourquoi ils restaient longtemps sans retourner dans leur pays ; si leur absence avait une durée déterminée ; quel était le nombre des prosélytes qu’ils avaient formés, quel but ils s’étaient proposé en allant ensemble au Si-tsang (Thibet), qui est la résidence des lamas.

  1. Voir ci-dessus, p. 65.