Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/179

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de la chapelle, sans en excepter même les pierres tumulaires.

Le vice-roi, avons-nous dit, fut saisi d’étonnement en nous entendant parler du pillage de la Sépulture, et nous demanda si le gouvernement français en était instruit. — C’est probable, lui répondîmes-nous ; mais si, par hasard, il ignore ce qui s’est fait, nous l’en instruirons. — Et si j’écris à Péking à ce sujet, si l’empereur donne des ordres pour qu’on restaure la sépulture, les Français seront-ils satisfaits ? — Ils apprendront sans doute avec plaisir qu’on a réparé l’injure faite aux tombeaux de leurs frères… Le vice-roi se fit apporter un pinceau, écrivit quelques notes, et nous promit d’adresser au plus tôt une requête à l’empereur relativement à cette affaire. Nous parlâmes ensuite longuement des gouvernements européens, de la religion chrétienne, et des décrets impériaux obtenus par M. de Lagrenée. Cet excellent vieillard était inquiet sur les destinées de la dynastie mantchoue ; il paraissait comprendre que nous étions arrivés à une époque où la Chine, bon gré mal gré, serait forcée de modifier ses vieilles institutions et d’entrer en relation avec les puissances européennes, qui, grâce à la vapeur, ne se trouvaient plus maintenant à une très-grande distance du Céleste Empire, — J’irai à Péking, nous dit-il, et je parlerai à l’empereur[1].

Enfin le vice-roi nous adressa, pour nous congé-

  1. En 1850, nous nous rendîmes de Macao à Péking, dans l’intention d’y voir le vice-roi du Sse-tchouen, qui, depuis deux ans. avait été appelé auprès de l’empereur. Malheureusement, il était mort depuis quinze jours quand nous arrivâmes. Quelque temps après, l’empereur mourut aussi.