Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/191

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On ignore ce qui advint durant le quinzième siècle. Les communications furent interrompues, et peu à peu on perdit complétement de vue ce Cathay et ce Zipangri[1], dont les merveilles avaient tant préoccupé l’imagination des Occidentaux au temps où parurent les curieuses relations du noble vénitien Marco-Polo. On alla même jusqu’à douter de l’existence de ces fameux empires ; et il fut convenu de considérer comme des fables tout ce qu’en avait raconté ce célèbre voyageur qui, cependant, on est forcé de lui rendre aujourd’hui cette justice, a toujours été, dans ses récits, d’une admirable et naïve sincérité.

Il fallait donc faire de nouveau la découverte de la Chine. Cette gloire appartient aux Portugais. Ces hardis navigateurs, s’étant élancés vers le sud, atteignirent le cap des Tempêtes, le doublèrent, et parvinrent aux Indes par une route qu’aucun navire n’avait jusque-là pratiquée. En 1517, le vice-roi de Goa expédia à Canton huit vaisseaux sous le commandement de Fernand d’Andrada, qui reçut le titre d’ambassadeur. D’Andrada, d’un caractère doux et liant, sut gagner l’amitié du vice-roi de Canton, fit avec lui un traité de commerce avantageux, et commença ainsi à mettre la Chine en relation avec l’Europe.

Plus tard les Portugais rendirent aux Chinois un service signalé en capturant un fameux pirate qui, depuis longtemps, désolait les côtes. L’empereur, en reconnaissance de ce service, permit aux Portugais de s’établir sur une presqu’île formée par quelques rochers stériles.

  1. La Chine et le Japon.