Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/252

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fectionné. Les voies de communication par terre sont, en général, incommodes et souvent dangereuses. Dans le voisinage des grandes villes, les routes sont d’une largeur à peu près supportable ; mais, à mesure qu’on s’en éloigne, elles se rétrécissent au point de disparaître quelquefois complétement. Alors les voyageurs passent où ils peuvent ; ils tracent des sentiers le long des champs ou cherchent à s’ouvrir un passage à travers les fondrières et les plages stériles et rocailleuses. Si l’on rencontre un ruisseau sur lequel l’administration n’a pas jugé à propos de jeter un pont, on est obligé de se déchausser pour passer l’eau. Ordinairement, on trouve quelques malheureux qui stationnent sur les bords et dont l’industrie est de prendre les voyageurs sur leurs épaules et de les transporter de l’autre côté, moyennant quelques sapèques. Tout cela, néanmoins, porte souvent le nom pompeux de grande route.

Il paraît que ce déplorable état de choses n’a pas toujours existé en Chine, et qu’autrefois il y avait des voies de communication qui ne laissaient rien à désirer. On peut encore apercevoir, dans presque toutes les provinces, des restes de grandes et de belles routes, pavées avec de larges dalles et bordées d’arbres magnifiques. On cite surtout dans les Annales les superbes voies que la dynastie des Song fit percer d’un bout de l’empire à l’autre. Une canalisation merveilleuse, due à la dynastie des Yuen, vint encore ajouter à la facilité des voyages et des transports de marchandises. Ces travaux grandioses ont été abandonnés surtout par la dynastie tartare mantchoue. Au lieu de les entretenir, elle en a favorisé elle-même la dégradation et la ruine ; les arbres ont été