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relations publiées, à diverses époques, par ceux qui ont pénétré en Chine, et dans celles surtout écrites par des personnes qui n’y ont jamais mis le pied.

Lorsque, au seizième siècle, des missionnaires catholiques vinrent apporter l’Évangile à ces peuples innombrables dont la réunion forme l’empire chinois, le spectacle qui s’offrit à leurs yeux était bien fait pour les frapper d’étonnement, et même d’admiration. L’Europe, qu’ils venaient de quitter, était livrée à tous les tiraillements de l’anarchie politique et intellectuelle. Les arts, l’industrie, le commerce, l’aspect général des villes et de leurs populations, tout cela n’était pas alors ce que nous le voyons aujourd’hui. L’Occident n’était pas encore lancé dans les progrès de sa civilisation matérielle.

La Chine, au contraire, était, en quelque sorte, à l’apogée de sa prospérité. Les institutions politiques et civiles fonctionnaient avec une admirable régularité. L’empereur et ses mandarins étaient véritablement les Père et Mère[1] du peuple, et partout, chez les grands comme chez les petits,

  1. Titre par lequel sont désignés, en Chine, les représentants de l’autorité.