par tout ce que nous voudrions. Cette affaire ne nous concernant pas, nous n’eûmes garde de nous en mêler. Nous les avertîmes seulement de s’accorder, comme ils le pourraient, le plus promptement possible, parce que nous n’entendions pas nous mettre en route au plus fort de la chaleur.
Quand on eut épuisé de part et d’autre toutes les ruses et tous les stratagèmes de la polémique chinoise, la paix fut conclue, sans que nous ayons pu savoir à quelles conditions ; du reste, peu nous importait. Vers onze heures on vint nous avertir, d’un air de triomphe, qu’enfin nous allions partir. — Il est trop tard, répondîmes-nous, on ne partira que demain. Nous n’avons assurément aucun droit de vous empêcher de vous quereller, mais nous ne vous reconnaissons pas non plus celui de nous faire partir au moment le plus chaud de la journée ; nous ne pouvons pas être les victimes de vos contestations. — Les gens de notre escorte comprirent tout de suite qu’il n’y avait rien à faire, et que nous ne reviendrions pas de notre résolution. Il n’en fut pas ainsi des fonctionnaires de Leang-chan ; ils ne purent en prendre leur parti qu’après avoir épuisé toutes leurs ressources diplomatiques. Le commandant militaire de la ville essaya de nous séduire avec une belle jarre de vin vieux, qu’il accompagna des exhortations les plus touchantes et les plus fraternelles. Nous goûtâmes le vin, que nous trouvâmes délicieux, et, après mille actions de grâces, il fut décidé que nulle part nous ne pourrions le boire en aussi bonne compagnie qu’à Leang-chan.
Aussitôt qu’il fut bien constaté que nous ne partirions pas, le palais communal fut envahi par une foule de