tique du bien et à la fuite du mal, et, en conséquence, il a défendu aux grands et aux petits tribunaux des dix-huit provinces de poursuivre les chrétiens. Cet édit n’a pas été promulgué dans toutes les localités ; mais son existence est authentique, vous pouvez l’annoncer à tous les amis de la religion ; il vous est donc permis de réciter les prières et d’observer les rites chrétiens sans peur et en toute liberté. Qui serait assez audacieux pour vous tourmenter et encourir la colère de l’empereur ?
Après cette petite allocution, nous demandâmes au préfet si on pouvait renvoyer chez lui le chef de la famille Tchao. — Puisqu’il est manifeste, dit-il, que la conduite du nommé Tehaoa été vertueuse en tous points, on doit le lâcher pour qu’il aille porter la consolation de sa présence à ses parents et à ses amis. On allait lever la séance ; mais nous étendîmes le bras, et nous demandâmes à exprimer encore une pensée. — Puisque, dîmes-nous, l’action du chef de la famille Tchao était conforme aux lois et irréprochable, il est évident que la conduite du mandarin Lu a été coupable. Il s’est introduit furtivement dans notre chambre et s’est couvert la face de honte en décachetant une lettre qui nous était adressée. Le mandarin Lu avait été nommé pour nous escorter militairement, depuis la ville de Tchoung-king jusqu’aux frontières de la province ; mais, comme on voit clairement qu’il n’a pas reçu une bonne éducation et que son ignorance des rites peut le conduire aux plus grandes fautes, nous déclarons ici que nous ne voulons plus de lui ; notre déclaration sera écrite et envoyée aux autorités supérieures de Tchoung-king. À ces mots,