Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/360

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duite par des tubes et alimente des chaudières.

« L’eau, évaporée en vingt-quatre heures, forme un pâté de sel de six pouces d’épaisseur, pesant environ trois cents livres ; il est dur comme de la pierre. Ce sel est plus blanc que celui de Ou-tong-kiao, et prend « moins au gosier ; sans doute que le charbon qu’on emploie à Ou-tong-kiao, ou même la différence de l’eau salée, produit ces variantes. L’eau de Tse-liou-tsing est bien moins saumâtre qu’à Ou-tong-kiao ; celle-ci produit jusqu’à trois onces et même quatre onces de sel par livre ; mais à Ou-tong-kiao le charbon est cher, au lieu qu’à Tse-liou-tsing le feu ne coûte rien ; d’ailleurs ces deux pays vendent leur sel dans des villes différentes, et des douaniers empêchent de troubler cet accord approuvé par le gouvernement.

« J’oubliais de vous dire que ce feu ne produit presque pas de fumée, mais une vapeur très-forte de bitume, que je sentis à deux lieues loin du pays ; la flamme est rougeâtre comme celle du charbon ; elle n’est pas attachée et enracinée à l’orifice du tube, comme le serait celle d’une lampe ; mais elle voltige environ à deux pouces de l’orifice, et elle s’élève d’environ deux pieds. Dans l’hiver, les pauvres, pour se chauffer, creusent en rond le sable à environ un pied de profondeur ; une dizaine de malheureux s’asseyent autour ; avec une poignée de paille ils enflamment ces creux, et ils se chauffent de cette manière aussi longtemps que bon leur semble ; ensuite ils comblent ce creux avec le sable, et le feu est éteint. »

D’après cette relation, on peut se faire une certaine idée du caractère de l’industrie des Chinois ; les sciences