Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/362

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l’autre. A deux époques différentes, ils ont entrepris des travaux gigantesques, et d’une extrême difficulté, pour changer complétement le lit du fleuve Jaune ; ils savent enfin obtenir toutes les couleurs et les combiner d’une manière merveilleuse. Nous pourrions passer en revue tous les produits des arts et de l’industrie, et, à la vue de ces résultats, qui souvent ne manquent pas de mérite, on serait bien forcé de convenir qu’il y a en Chine, comme ailleurs, des physiciens, des chimistes et des mathématiciens.

Leurs notions, il est vrai, ne sont pas formulées en principes et arrangées en systèmes ; ainsi les Chinois ne sauront pas nous dire d’après quelles lois ils obtiennent certaines combinaisons chimiques ; ils se contentent de nous montrer une vieille recette basée sur l’expérience, et cela leur suffit pour atteindre leur but. Leurs mineurs ne pourraient pas, assurément, expliquer d’une manière satisfaisante pourquoi la composition de bois et de résine dont ils se servent pour s’éclairer n’enflamme pas le gaz des mines et ne produit pas d’explosion ; cependant leur méthode se rapproche du principe qui a guidé Davy pour inventer sa fameuse lampe de sûreté.

Quoiqu’il soit vrai de dire qu’on peut obtenir des résultats très-scientifiques sans être savant, il faut néanmoins convenir que les nombreuses connaissances dont les Chinois sont en possession demeurant ainsi éparpillées, il leur sera très-difficile de faire des progrès, et de se maintenir même où ils sont parvenus. Leur décadence a déjà commencé sur plusieurs points depuis un assez grand nombre d’années, et ils conviennent eux-mêmes