Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/404

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eaux et que toute la terre fut submergée avec ses habitants ; Noé et les siens échappèrent seuls au déluge. — À ces mots, l’empereur se mit à rire et dit : Tu as deviné juste lorsque tu as reconnu Noé ; quant à la submersion de la terre entière, c’est un fait que nous n’admettons pas. Le déluge n’a pu embrasser qu’une portion de la terre ; il n’a atteint ni notre pays, ni celui de l’Inde. — Ibn-Vahab rapportait qu’il craignait de réfuter ce que venait de dire l’empereur et de faire valoir les arguments qui étaient à sa disposition, vu que le prince n’aurait pas voulu les admettre ; mais il reprit : Voilà Moïse et son bâton, avec les enfants d’Israël. — C’est vrai ; mais Moïse se fit voir sur un bien petit théâtre, et son peuple se montra mal disposé à son égard. — Je repris : Voilà Jésus, sur un âne, entouré des apôtres. —. L’empereur dit : Il a eu peu de temps à paraître sur la scène ; sa mission n’a guère duré qu’un peu plus de trente mois.

« Ibn-Vahab continua à passer en revue les différents prophètes ; mais nous nous bornons à répéter une partie de ce qu’il nous dit. Ibn-Vahab ajoutait qu’au-dessus de chaque figure de prophète on voyait une longue inscription qu’il supposa renfermer le nom des prophètes, le nom de leurs pays et les circonstances qui accompagnèrent leur mission ; ensuite il poursuivit ainsi : Je vis la figure du prophète, sur qui soit la paix ! il était monté sur un chameau, et ses compagnons étaient également sur leurs chameaux, placés autour de lui. Tous portaient à leurs pieds des chaussures arabes ; tous avaient des cure-dents attachés à leurs ceintures ; m’étant mis à pleurer, l’em-