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CHAPITRE II


Entretien avec le préfet du Jardin de fleurs. — Logement dans le tribunal d’un juge de paix. — Invitation à dîner avec les deux préfets de la ville. — Conversation avec ces deux hauts fonctionnaires. — On nous assigne deux mandarins d’honneur pour charmer nos loisirs. — Jugement solennel par-devant tous les tribunaux réunis. — Divers incidents de ce jugement. — Rapport adressé à l’empereur à notre sujet, et réponse de l’empereur. — Êdits impériaux en faveur des chrétiens obtenus par l’ambassade française en Chine. — Insuffisance de ces édits. — Comparution devant le vice-roi. — Portrait de ce personnage. — Dépêche du vice-roi à l’empereur. — Entretien avec le vice-roi.


La capitale de la province du Sse-tchouen est divisée en trois préfectures chargées de la police et de l’administration de la ville tout entière. Chaque préfet a un palais-tribunal où il juge les affaires de son ressort : c’est là qu’il habite avec sa famille, ses conseillers, ses scribes, ses satellites et son nombreux domestique. Le tribunal préfectoral où nous fûmes introduits se nommait Hoa-yuen, c’est-à-dire Jardin de fleurs. Ce fut donc au préfet du Jardin de fleurs que nous eûmes tout d’abord affaire. Ce mandarin était un homme d’une quarantaine d’années, court, large et tout rond d’embonpoint. Sa figure ressemblait à une grosse boule de chair, où le nez était enseveli et les yeux éclipsés ; on remarquait tout au plus deux petites fentes obliques par où notre Chinois nous regardait. Quand il entra